ATTENTION

 

Pas de motif, pas de convoc !

  

Souvenez-vous, en des temps anciens, lors du départ de notre ancien directeur, nous sommes entrés dans une ère noire où les convocations sans motif allait bon train…

Les personnels seuls et souvent pris au dépourvu, ne pensaient pas à faire appel à la CFDT pour se faire accompagner lors de ses entretiens souvent musclés.

Mais aujourd’hui, les temps ont changé et chacun sait que s’il est convoqué, il doit connaître le motif et les intervenants qui se trouveront en face de lui, et surtout chacun sait qu’il peut être accompagné lors de cet entretien ; c’est un droit ! Pour votre protection, ne le négligez pas.

Alors, soyez, soyons vigilants, et n’hésitez pas, en cas de besoin,

la CFDT répondra présente !

 

 

 

 

 

 

 

 

Réforme du code du Travail, la CFDT se dit perplexe

L’organisation syndicale doute que les mesures permettent de créer massivement des emplois…

Réforme du code du Travail, la CFDT se dit perplexe
Crédit photo © Reuters

(Boursier.com) — Le leader de la CFDT, Laurent Berger ne se montre pas très optimiste concernant les retombées de la réforme du code du travail. Il ne « pense pas » qu’elle permettra de créer massivement des emplois…

D’autres pistes

« Seuls deux éléments le permettent. D’une part, des investissements intelligents sur les enjeux de demain, comme les transitions numérique et écologique (…) D’autre part, l’élévation des compétences et un meilleur accompagnement des salariés dans leurs parcours professionnels », explique-t-il dans un entretien accordé à ‘Paris Match’.

Laurent Berger ne croit pas que cette réforme permettra de « lever des verrous », comme le suggère le patronat. « Chaque fois, les responsables patronaux se sont livrés à une course à l’échalote pour demander davantage de souplesse et le chômage n’a pas baissé pour autant », fait-il valoir. En outre, la CFDT, compte bien se battre sur le montant du plafond qui sera décidé pour le niveau d’indemnités prud’homales. 

Si la CFDT ne parvient pas à faire entendre sa voix, elle n’exclut pas de se mobiliser à la rentrée, alors que la CGT et FO ont d’ores et déjà prévu de se mobiliser.

Légiférer par ordonnance

Les députés ont engagé en début de semaine l’examen du projet de loi habilitant le gouvernement à modifier par ordonnances le Code du travail. Le texte prévoit notamment une nouvelle articulation de l’accord d’entreprise et de l’accord de branche, la fusion des instances représentatives du personnel (excepté pour les délégués syndicaux).

Il est également question de modifier le régime juridique de la rupture du contrat de travail, avec la barémisation des indemnités prud’homales.

©2017, Boursier.com

[LE PROGRÈS EN TÊTE !] TOUTES ET TOUS AU RASSEMBLEMENT MILITANT DU 3 OCTOBRE

Publié le 26/06/2017 à 15H13 (mis à jour le 27/06/2017 à 15H13)
Par Aurélie Seigne
C’est l’événement où il faudra être ! Le 3 octobre prochain, la CFDT invite 10 000 militantes et militants d’entreprise et d’administration à un grand rassemblement pour les remercier de la place de première organisation syndicale du privé, porter les revendications CFDT dans un contexte politique inédit et se projeter vers les défis à venir.

À événement historique, rassemblement géant. « Nous avons toutes et tous rendez-vous le 3 octobre 2017, au Paris Event Center, pour notre grand rassemblement qui s’intitulera “Le progrès en tête ! », lançait la secrétaire générale adjointe de la CFDT, Véronique Descacq, devant le Conseil national confédéral, le 19 mai dernier. De quoi s’agit-il ? Le 31 mars, la CFDT est devenue la première organisation syndicale dans le privé, au terme du second cycle de mesure de la représentativité syndicale. Dès l’officialisation des résultats, Laurent Berger a annoncé la couleur : « Nous organiserons le 3 octobre prochain un rassemblement de plus de 10 000 élus et mandatés d’entreprise et d’administration pour poursuivre la dynamique en vue des prochaines échéances et amplifier notre action de terrain. »

 

Un temps fort revendicatif et festif, tourné vers l’avenir

Ce grand rassemblement militant sera évidemment festif. Mais pas seulement. « Ce jour-là, nous avons l’ambition de réunir 10 000 militants pour célébrer notre première place, mais aussi nous tourner ensemble vers les nombreux défis qui nous attendent, a souligné Véronique Descacq : le développement, les élections fonctions publiques, l’accompagnement des militants. Le rassemblement prendra aussi une forte connotation revendicative » dans le contexte actuel de réformes tous azimuts. L’événement s’inscrit dans la lignée des rassemblements qui « ont marqué le parcours de générations de militants » : Charléty en 1998, Bercy en 2002, porte de Versailles en 2013. Il amplifie aussi les nombreux rassemblements régionaux impulsés depuis le congrès de Tours, en 2010.

Mais ce temps fort syndical aura ceci de particulier que la CFDT est désormais première organisation dans le secteur privé… et vise la première place à l’issue des élections professionnelles dans les fonctions publiques de décembre 2018. Une nouvelle donne que Laurent Berger anticipait, jugeant, dans un entretien à Syndicalisme Hebdo à la fin septembre 2016, qu’il s’agirait là d’un « événement majeur de l’histoire sociale du pays » : « Ce serait aussi une récompense de tout le travail fourni par les militants, au quotidien, dans les entreprises et les administrations, pour prendre en compte le réel sans accepter que les salariés soient la variable d’ajustement de choix purement économiques. Ce serait un vrai gage de confiance de la part des salariés si nous devenons première organisation en 2017. » Et le secrétaire général de la CFDT était conscient des incidences d’un tel changement : « Si on est premier, notre responsabilité sera plus grande encore ; mais, à la CFDT, on a l’habitude de prendre nos responsabilités. »

Le grand rassemblement CFDT, mode d’emploi

En pratique
Militantes et militants de tous les champs professionnels et de toutes les régions sont conviés au grand rassemblement qui se tiendra le mardi 3 octobre, de 10 h 30 à 17 heures, au Paris Event Center, porte de la Villette à Paris. Pour s’inscrire, il suffit d’indiquer son nom et son numéro personnel d’adhérent sur la plateforme dédiée, ouverte depuis le 12 juin. Le transport est organisé par les différentes unions régionales interprofessionnelles.

Le programme
Le rassemblement débutera dès 10 h 30. Un village militant accueillera les participants. L’occasion de découvrir les champs d’action de la CFDT et de ses partenaires à travers des animations et stands. Les fédérations y seront également représentées. L’après-midi mettra en lumière des exemples d’action syndicale

Représentativité et développement de concert

Une organisation qui sait s’engager quand cela en vaut la peine : c’est ce qu’ont récompensé les salariés tout au long du cycle de représentativité. Si la CFDT escompte bénéficier d’une reconnaissance similaire lors des prochaines élections dans les fonctions publiques en décembre 2018, elle entend relever un autre défi : celui de mettre son développement au diapason de sa représentativité. Le rassemblement du 3 octobre sera l’occasion de mettre le sujet sur la table et de donner un coup de boost au challenge développement, qui récompensera lors du congrès de Rennes, en juin 2018, les équipes d’entreprise et d’administration et les syndicats les plus performants dans six catégories. « Cette première place pour la CFDT, c’est la démonstration que les salariés nous font confiance et se reconnaissent dans une organisation qui propose et poursuit la recherche du progrès pour tous, résume la secrétaire nationale Marylise Léon. Alors mobilisons-nous pour montrer une CFDT forte de la richesse de ses militantes et militants et donner envie aux salariés de nous rejoindre autour du slogan “Le progrès en tête !”. »

aseigne@cfdt.fr

[INTERVIEW] “ATTENTION À LA JUSTICE SOCIALE !”

Publié le 12/07/2017 à 09H45
Dans un long entretien accordé à Paris Match du 12 juillet 2017, Laurent Berger revient sur les premières semaines de la présidence Macron et met en garde le président de la République dans le cas où ce dernier serait tenté de malmener la justice sociale.

 

Jugez-vous nécessaire cette réforme du code du travail, un an seulement après la loi El Khomri ?

Après les lois El Khomri, Rebsamen, et de sécurisation de l’emploi, il aurait été pertinent d’évaluer les dispositifs déjà mis en place. Mais notre pays ne parvient jamais à faire le bilan des lois successives. Ceci dit, le président de la République a été élu après avoir promis de mener cette réforme, nous devons donc faire avec.

Permettra-t-elle de créer massivement des emplois ?

Je ne le pense pas. Seuls deux éléments le permettent. D’une part, des investissements intelligents sur les enjeux de demain, comme les transitions numérique et écologique, pour créer une économie performante par sa capacité à innover et à faire face aux transformations du monde. D’autre part, l’élévation des compétences et un meilleur accompagnement des salariés dans leurs parcours professionnels. C’est tout l’objet du Compte personnel d’activité que la CFDT a défendu et que le gouvernement devrait développer davantage.

Les chefs d’entreprises jugent pourtant qu’elle aidera à lever des verrous…

Il faut arrêter. Ces verrous sont surtout dans la tête de quelques responsables d’organisations patronales. Certains d’entre eux ont été levés avec la création de la rupture conventionnelle, avec la négociation des plans sociaux, avec le raccourcissement du délai de recours aux prud’hommes de cinq ans à un an. A chaque fois, les responsables patronaux se sont livrés à une course à l’échalote pour demander davantage de souplesse et le chômage n’a pas baissé pour autant. Ainsi, plafonner à un bas niveau les indemnités prud’homales entraînera une vague de licenciements, puisque les entreprises commenceront par purger. Voilà pourquoi la CFDT se battra sur la hauteur du plafond. Nous demandons aussi un relèvement des indemnités légales de licenciement qui sont parmi les plus basses d’Europe.

La méthode des ordonnances prises pendant l’été n’est-elle pas un moyen de vous contourner ?

La CFDT veut peser dans les discussions, donc je me refuse à manier la mauvaise foi. Des concertations approfondies ont lieu en ce moment. Fin août, quand les projets d’ordonnances auront été écrits, je demande une réunion multilatérale pour que nous puissions avoir un débat franc. Nous prendrons alors position.

L’Assemblée nationale est-elle ainsi transformée en simple chambre d’enregistrement, comme le regrettent des députés ?

Ce n’est pas à cause des ordonnances ni de la loi d’habilitation, mais de la façon dont les parlementaires s’organisent. Mais c’est leur problème, pas le mien. En tant que citoyen, je pense qu’il est nécessaire qu’un débat ait lieu au sein du Parlement.

Avez-vous obtenu satisfaction sur certains points?

Sur l’articulation entre la négociation d’entreprises et celle de branches, le « premier bloc », les organisations syndicales ont été entendues. Le rôle des branches a été renforcé, ce qui n’était pas prévu au départ. Dans certains domaines, les branches pourront se saisir de certains sujets. Et les négociations d’entreprise pourront avoir lieu notamment sur l’organisation du travail. Sur le « deuxième bloc » qui concerne la présence syndicale et le fonctionnement des instances représentatives du personnel, je dis attention. On ne peut pas vouloir développer le dialogue social dans l’entreprise et réduire juridiquement les prérogatives du syndicalisme. Si ce choix est fait, la CFDT s’y opposera fortement. Quand j’entends Pierre Gattaz dire qu’il faut moins de réunions et moins de syndicats, je lui réponds que je suis favorable au renforcement du dialogue social dans l’entreprise pour trouver des solutions adaptées à chacune d’entre elles ; mais cela ne peut pas se faire sans présence syndicale.

La CGT appelle à une journée d’action le 12 septembre prochain, elle dénonce le démantèlement de 120 ans de droit du travail. Est-il exclu que la CFDT la rejoigne ?

La CFDT est la première organisation syndicale dans le privé. Si elle doit se mobiliser, elle en discutera avec les autres, mais elle ne rejoindra pas une date préemptée par une organisation dans son coin. Tant que les discussions sont ouvertes, nous jouons le jeu. Prendre d’emblée position empêche de peser sur les discussions en cours. Ce n’est pas le choix de la CFDT. Nous n’excluons rien pour la rentrée, mais nous ne serons à la remorque d’aucun parti politique ni d’aucune organisation syndicale.

Le gouvernement rétablit le jour de carence pour les fonctionnaires supprimé sous François Hollande. Cette mesure est-elle juste ?

Puisque les finances publiques sont dégradées, il faut que le budget soit maîtrisé. Mais pourquoi agir sur le point d’indice et le jour de carence des fonctionnaires ?  Les fonctionnaires sont stigmatisés, considérés comme une variable d’ajustement, alors qu’ils permettent au pays de maintenir sa cohésion sociale. La logique comptable gouvernementale traduit une certaine fainéantise. Je veux bien discuter du jour de carence, à condition que l’on parle aussi de la création d’une complémentaire santé payée par l’employeur, comme dans le privé, et des raisons d’un certain absentéisme qui s’explique parfois par leurs conditions de travail. Il faut arrêter cette culpabilisation systématique des fonctionnaires et le discours : « vous coûtez cher et vous ne travaillez pas assez ».

Le gouvernement veut modifier le compte de prévention de la pénibilité. Est-ce un détricotage de cette mesure à laquelle vous tenez ?

Le patronat essaie de faire croire à ses troupes que ce compte aurait disparu, c’est faux. Six critères sont maintenus, dont le bruit, alors que beaucoup se sont mobilisés pour qu’il ne soit plus pris en compte. Le président de la République avait annoncé pendant sa campagne qu’il suspendrait ce dispositif, ce n’est pas le cas. La Cdft n’est pas pour rien dans ce revirement : nous avons alerté sur les dangers d’une disparition de cette mesure de justice sociale. Je regrette néanmoins que l’évaluation de trois critères soit laissée à un médecin puisque cela ne concernera que les salariés déjà inaptes. La CFDT regrette également que le financement ne soit plus principalement pris en charge par les entreprises qui font le plus subir de pénibilité à leurs salariés. Ce dossier a été mal géré depuis le début. Il est certes complexe, mais jamais son sens n’a été expliqué, alors qu’il s’adresse à des salariés qui meurent plus tôt ou vieillissent en mauvaise santé à cause de leurs conditions de travail.

Une information judiciaire vient d’être ouverte dans l’affaire Business France, qui était alors dirigé par Muriel Pénicaud, l’actuelle ministre du Travail. Peut-elle toujours mener les discussions ?

Mon appréciation de la ministre du Travail n’a pas changé depuis sa nomination, c’est quelqu’un qui connaît bien ses sujets. Pour le reste, je n’ai aucun commentaire à faire.

Vous attendez-vous à une rentrée sociale agitée ?

Je me demande surtout si le gouvernement va enfin développer un discours d’empathie et prendre des mesures concrètes envers ceux qui souffrent le plus dans la société. Va-t-il lutter contre la pauvreté, contre la précarité, contre les inégalités territoriales, contre les conditions de logement dégradées ?  Deux millions d’enfants grandissent sous le seuil de pauvreté, de nombreux jeunes vivent un parcours du combattant pour entrer sur le marché du travail…  J’attends des mesures concrètes. Pour l’instant, j’observe un déséquilibre dans la politique du gouvernement, qui envoie trop de signaux qui ne vont pas dans le sens de la justice sociale. Je dis attention ! Il n’y a aucun projet en faveur de la jeunesse, du renforcement des services publics dans les zones rurales. J’ai proposé au Premier ministre une incitation forte des entreprises à intégrer des demandeurs d’emploi longue durée. Même si la situation économique s’améliore, ceux qui sont au bord du chemin vont avoir du mal à se relever. La question des inégalités sociales et territoriales est posée au gouvernement, ce doit être la priorité.
Nous serons exigeants et constructifs

Comment jugez-vous les deux premiers mois de la présidence Macron ?

Force est de constater qu’en politique étrangère et européenne, les choses avancent et c’est bon signe. La volonté de faire face aux transitions écologiques et numériques me semble bienvenue. Mais nous sommes dans une période politique nouvelle, je pense que l’enjeu des prochaines semaines est de ne pas oublier de mener des politiques à hauteur d’hommes, qui soient comprises par tous afin que l’espoir ne cède pas la place à la défiance et à la déception. J’ai dit au président de la République que nous étions sur une poudrière. Les inégalités et les mécontentements qui se sont manifestés lors des élections n’ont pas baissé. L’équité et la justice seront les juges de paix.

Les sympathisants CFDT ont massivement voté pour Macron. Cela vous condamnerait-il pas à une certaine bienveillance ?

Ni allié docile, ni opposant de principe. C’est la ligne que j’ai définie dès le lendemain de l’élection. Nous serons exigeants et constructifs.

Les partis traditionnels sont à terre. Les organisations syndicales seront-elles les prochaines victimes de l’effet Macron ?

Je suis convaincu depuis longtemps que le syndicalisme sera soumis aux mêmes tensions, à la même défiance, que toutes les institutions. Comme les autres, il est mortel. Il doit faire sa mue et prouver son utilité. Si la CFDT est devenue la première organisation syndicale dans le privé, c’est sans doute car elle répond aux préoccupations des travailleurs. La CFDT ne transigera pas sur ses valeurs d’émancipation, de démocratie et de justice sociale – elle l’a montré dès le soir du premier tour ; et si elle reste en même temps capable de faire face aux attentes des travailleurs, alors elle a de beaux jours devant elle.

La hausse de la CSG a été confirmée pour financer la suppression des cotisations salariales sur l’assurance-maladie et l’assurance-chômage. Cette mesure vous satisfait-elle ?

Nous sommes favorables à un transfert de plusieurs cotisations, notamment celles pour les familles, vers la CSG. Mais nous sommes réservés sur le fait que l’assurance-chômage bascule vers la CSG. Je ne crois pas que la CSG puisse financer un revenu de remplacement comme l’allocation chômage. Nous voulons une complémentarité entre l’Etat et les partenaires sociaux pour gérer l’assurance-chômage. Le risque est grand que l’indemnisation des chômeurs baisse. Je suis inquiet pour leurs droits.

Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie, a déclaré « sortons une fois pour toutes de la lutte des classes ». Partagez-vous son injonction ?

Le terme « lutte des classes » ne me semble pas adapté à la réalité d’aujourd’hui. En revanche, que les intérêts diffèrent entre ce qui relève du capital et du travail, entre ce qui relève de l’employeur et des travailleurs, c’est certain. D’ailleurs une société qui n’accepterait pas des intérêts divergents en son sein et qui ne s’organiserait pas pour qu’ils se confrontent afin de trouver des compromis se trouverait dans une impasse démocratique. 

Propos recueillis par Anne-Sophie Lechevallier

 

[INTERVIEW] “LA CFDT CONTINUERA DE SE BATTRE POUR LA RÉPARATION DE LA PÉNIBILITÉ AU TRAVAIL”

Publié le 10/07/2017 à 08H48
Invité de Franceinfo le dimanche 9 juillet 2017, Laurent Berger a vivement réagit aux annonces du Premier ministre concernant la révision du compte personnel de prévention de la pénibilité.

Vous avez défendu ce compte pénibilité sous le quinquennat de François Hollande. Cette réforme est-elle un bon compromis ou un cadeau au patronat ?

On peut prendre cette réforme annoncée de deux manières. La première, c’est que le président de la République avait annoncé pendant la campagne qu’il voulait la suspendre ou la supprimer. Nous avions prévenu le Premier ministre dès notre première rencontre avec lui qu’il était hors de question de supprimer cette mesure de justice sociale. Il y a donc six critères pour lesquels rien ne change. Pour les quatre autres, il y a une autre façon de réparer la pénibilité sur lesquels je demanderai à voir ce que cela produit réellement sur les travailleurs même si l’on sait que plusieurs milliers d’entre eux pourront dès l’année prochaine en bénéficier.

L’autre façon, c’est d’engager des plans de prévention en parallèle. Y croyez-vous ?

Oui, j’y crois et dans un certain nombre d’entreprises, c’est quelque chose qui se fait. Je crois aussi que dans les branches, il faut qu’il y ait davantage de prévention et de travaux sur la prévention. Ce n’est pas inéluctable de subir de la pénibilité. Parfois, c’est le cas, concernant par exemple le travail de nuit dans un certain nombre de secteurs. Mais dans d’autres secteurs, on peut la prévenir. Pour nous, l’enjeu est de la réparer. C’est une mesure de justice sociale, avec des départs anticipés ou du temps partiel payé à plein temps ou avec un accès à de la formation, mais il est question aussi de la prévenir. Ce matin, je souris un peu à la réaction du patronat. Cela fait trois ans que le patronat nous dit que cette mesure est une usine à gaz, une mesure difficile. Aujourd’hui, alors qu’on maintient six critères et que depuis des semaines, ils font tout pour les supprimer, ils font croire à leurs troupes que le dispositif est remis en cause. Il n’est pas remis en cause. La CFDT continuera de se battre pour les quatre critères sur lesquels cela a changé, pour que les salariés bénéficient pleinement des avantages auxquels ils doivent avoir droit.

La réforme supprime également le financement qui avait été annoncé, c’est-à-dire les deux cotisations spécifiques payées uniquement par l’employeur, notamment celle que devait payer les entreprises qui exposaient particulièrement leurs employés à des risques. Est-ce qu’il n’y a pas un désengagement de ces employeurs face au risque qu’ils font subir à leurs salariés ?

Je le regrette. On s’imagine que dans certains secteurs professionnels, les patrons vont râler parce que moi je suis assez attaché au principe de pollueur/payeur sur la question de la pénibilité et je pense que dans un certain nombre de secteurs où il y a des salariés particulièrement exposés à des facteurs de pénibilité, il était normal qu’une part de financement revienne à ces entreprises. Ce sera la caisse accidents du travail – maladie professionnelle [de la Sécurité sociale] qui va le financer. Pourquoi pas mais je pense qu’il faudra regarder très précisément dans ce financement, comment ceux qui font payer davantage de la pénibilité aux salariés paient davantage.

Le mot pénibilité disparaît au profit d’un compte professionnel de prévention. C’est symbolique ?

Dans le courrier que j’ai reçu hier du Premier ministre, le mot pénibilité apparaît cinq ou six fois. Donc le nom, pour moi, est cosmétique. Il s’agit bien pour moi de réparer des conditions de travail pénibles et si on veut insister sur la prévention, pourquoi pas. Derrière tout cela, il y a beaucoup de communication. On continuera à se battre, peu importe les mots, pour que les travailleurs obtiennent réparation en cas de pénibilité au travail.

Propos recueilis par Franceinfo

ESSONNE : LA CFDT S’ENGAGE CONTRE LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES

Publié le 06/06/2017 à 11H41
Par CFDT Ile-de-France
La CFDT Essonne est la seule organisation syndicale partie prenante d’un plan départemental de prévention et de lutte contre les violences faites aux femmes signé début 2017. Celui-ci mettra en oeuvre des actions de formation et de sensibilisation dans le public comme dans le privé.

 

Ce plan sur deux ans (2017- 2019), impulsé par la préfecture de l’Essonne, est la éclinaison locale d’un plan national. Il couvrira une série de 27 actions qui visent à prévenir les violences faites aux femmes au travail et à repérer et accompagner les victimes. « L’égalité professionnelle et la lutte contre les violences faites aux femmes sont deux de nos fils rouges, explique Laurence Baudhuin, secrétaire générale de la CFDT Essonne. C’est pourquoi nous avons accepté de piloter, avec la Direccte et plusieurs associations, une action pour permettre aux victimes de harcèlement et de violences sexuelles au travail et à l’université d’être écoutées et protégées ». 

En 2011, une enquête conduite par la Direccte avait ainsi révélé que 40 % des Essonniennes déclaraient avoir été confrontées à des blagues sexistes ou à connotation sexuelle sur leur lieu de travail, tandis que 30 % avaient subi des demandes sexuelles explicites. « Ce sont souvent les salariées les plus isolées ou en horaires décalés qui sont le plus en difficulté », précise Laurence. Parmi les actions fixées pour cette année, retenons que l’équipe des militantes référentes-égalité de la CFDT Essonne – Julie Bouchet, Marie- Chantal Toutain-Cras et Véronique Le Toquin – a prévu d’organiser un Forum le 6 octobre à Évry dans le cadre de la semaine pour l’égalité professionnelle, avec la participation de Christine Boyard, déléguée départementale aux droits des femmes et à l’égalité. Ce temps fort, ouvert à tous les citoyens, salariés du privé et agents du public, aura pour objectif d’informer, de créer du lien, de sensibiliser les équipes mais aussi de donner la parole à celles qui sont en souffrance.

COMMUNIQUE DE PRESSE N°34

DÉCLARATION DE
Hervé GARNIER, SECRÉTAIRE NATIONAL DE LA CFDT

10 juillet 2017

PÉNIBILITÉ
Travaux en cours, vigilance de mise

La CFDT prend acte de la reconnaissance de la pénibilité, véritable mesure de justice sociale pour un grand nombre de salariés. Les orientations proposées par le Premier ministre devront être traduites par des propositions concrètes afin d’en mesurer leurs portées réelles.

L’évolution de la prise en charge de quatre facteurs va permettre à plusieurs milliers de travailleurs de partir en départ anticipé à la retraite dès 2018. Cependant, la CFDT refuse que cette évolution se traduise uniquement par une gestion médicalisée de la pénibilité. Cette approche médicalisée, revendiquée par une partie du patronat, est un droit à continuer d’abîmer la santé des salariés ayant les métiers les plus pénibles et donc une espérance de vie en bonne santé plus courte.

Six facteurs sont maintenus en l’état et la CFDT s’engagera pleinement à ce que les accords collectifs traitant de la prévention prennent en compte les parcours professionnels afin que les salariés concernés par les quatre autres facteurs puissent également bénéficier du droit à la formation et du passage à temps partiel.

Le désengagement financier des entreprises au profit du financement de la branche accidents du travail/maladies professionnelles, exonère les employeurs de leurs responsabilités au mépris de la santé de leurs salariés. Ce dispositif va à l’encontre de la prévention, telle que la CFDT  l’a toujours défendu, et du principe de pollueur-payeur. Les employeurs qui exposent le plus leurs salariés doivent prendre des mesures de prévention adéquates ou assumer les conséquences de leur négligence.

La CFDT agira pour que le Compte professionnel de prévention soit une réalité pour tous les salariés exposés aux travaux pénibles. La prévention et la reconnaissance de la pénibilité est un long combat mené par la CFDT. Un combat mené souvent dans l’indifférence d’autres acteurs et face au cynisme d’un certain patronat. La CFDT continuera de se battre pour cette mesure de justice sociale.

 

Articles Les Echos.fr

Laurent Berger : «Passer à la hussarde sur le Code du travail, ça ne marchera pas»

INTERVIEW – Le secrétaire général de la CFDT met en garde le chef de l’Etat contre une forme de pouvoir trop verticale. Il l’appelle à développer la cogestion dans les entreprises.

Quelle lecture la CFDT fait-elle des résultats de l’élection présidentielle ?

Ce qui frappe, c’est le peu d’enthousiasme après la victoire d’Emmanuel Macron sur le Front national, l’absence d’émotion, contrairement au 21 avril 2002. Cette élection présidentielle révèle plusieurs choses : une formidable attente de renouvellement, mais aussi beaucoup de défiance à l’égard des responsables politiques ainsi qu’un sentiment d’abandon de la part de certains Français. Il y a une sorte de « nihilisme » politique qui s’est exprimé. Trop de Français sont tout simplement « paumés ». La société française est en attente de sens et de décisions « à hauteur d’homme », au service d’un projet collectif et non pas imposé d’en haut. Le nouveau président doit faire attention à sa façon de fonctionner : une forme de pouvoir jupitérien, trop vertical, ne pourrait pas marcher.

Edouard Philippe vient d’être nommé Premier ministre. Y voyez-vous un signal positif ou négatif ? Et quel devrait être, selon vous, le profil du futur ministre du Travail ?

La CFDT prend acte de la nomination d’Edouard Philippe. Nous ne choisissons pas nos interlocuteurs. Personnellement, je ne le connais pas. Je ne sais pas quelle est sa conception du dialogue social. Il faudra qu’on le rencontre très vite pour entrer dans le fond des dossiers.

Pour ce qui est du prochain ministre du Travail, pour nous, dans l’idéal, ce doit être quelqu’un qui connaît le monde du travail, ses nécessités économiques mais aussi son besoin de justice sociale, quelqu’un qui croit au dialogue social et qui a envie de s’occuper d’emploi, mais aussi de travail. Notre enquête auprès des salariés l’a montré, il y a une profonde aspiration à rendre plus visible ce qui fait la vie quotidienne des salariés, les questions de conditions de travail, la construction de vrais espaces de dialogue pour les salariés…

Où sont les lignes de fracture dans la société française, selon vous ?

Ce ne sont pas 7 millions de partisans d’extrême droite qui ont voté Marine Le Pen au premier tour, ce sont souvent des Français qui ont l’impression d’être oubliés, à cause d’industries qui sont parties, de services publics qui ont fermé… Quand le premier médecin est à 45 kilomètres de chez vous, vous avez le sentiment d’être abandonné. Il faut sortir de la seule macroéconomie et faire des propositions qui changent réellement la vie de ces citoyens.

L’explosion des partis politiques préfigure-t-elle celle de certains syndicats ?

Nous devons tous nous demander si nous produisons des idées nouvelles depuis quinze ans. LR, PS… Les grands partis ont manifestement déserté ce champ. Pas nous. A la CFDT, nous sommes à l’écoute des demandes concrètes des travailleurs et dans un monde en forte mutation, nous portons un projet et des propositions.

Certains mettent la légitimité du président en doute parce qu’une partie de ses électeurs a voulu faire barrage au FN et n’a pas soutenu son programme. Qu’en pensez-vous ?

Emmanuel Macron est arrivé en tête au premier tour et il a obtenu 66 % des suffrages au second. Il est légitime. Il n’y a aucun doute là-dessus. Et personne n’a intérêt à ce qu’il échoue. On ne sait pas ce qui se passerait alors, je pense même au risque d’affrontements violents. Face à une société angoissée, le nouveau chef de l’Etat doit être vigilant sur la méthode. Il n’a aucun intérêt à y aller « à la hache » en déroulant un programme technocratique sans concertation. Ce serait perdant pour le pays et perdant pour lui. Le dialogue n’est jamais une perte de temps. Emmanuel Macron doit se nourrir des réflexions des acteurs et de la diversité de la société.

N’est-ce pas encore et toujours des grand-messes, donner du temps au temps alors qu’il y a une demande de résultats ?

La CFDT n’est ni une opposante ni une alliée par principe. Mais il faut faire attention à l’empilement. Prenons l’exemple de l’emploi. Ces dernières années, de nombreuses réformes ont été lancées pour lutter contre le chômage : rupture conventionnelle, nouvelles procédures pour les plans sociaux, restauration des marges des entreprises… Je demande qu’une éva­luation en soit faite.

Même chose sur les indemnités prud’homales que le président veut plafonner. On a mis en place un barème indicatif, ne faudrait-il pas d’abord mesurer ses résultats ? Nous pensons que le préjudice subi doit être réparé intégralement. J’attends d’ailleurs la démonstration de l’efficacité d’un plafonnement.

Il marche en Allemagne…

En Allemagne, ce qui est efficace, c’est le dialogue social. Quand on parle de souplesse du marché du travail, on cite aussi toujours ce pays en exemple. Mais j’aimerais que le patronat s’inspire de celui d’outre-Rhin également sur la cogestion. Le patronat allemand est moins conservateur que le nôtre. En France, la CFDT a pris le risque de soutenir la politique de restauration des marges des entreprises, mais le patronat ne joue pas le jeu en ne prenant aucun engagement sur l’emploi. Il faut qu’il sorte de la plainte permanente et s’engage réellement dans le dialogue social.

Donc vous ne voulez pas de la réforme du Code du travail qu’Emmanuel Macron a promise pour la rentrée par ordonnance ?

Ordonnance ou pas, ça, c’est une question qui concerne l’exécutif et le Parlement. Nous, c’est le fond qui nous intéresse. Une réforme du Code du travail à elle seule ne va pas créer de l’emploi. Nous croyons au renforcement du dialogue social dans l’entreprise, mais pas dans n’importe quelles conditions. Il faut y renforcer le pouvoir des salariés. Il faut dans le même temps que le socle garanti par la loi en l’absence d’accord reste à un niveau élevé, voire plus élevé qu’aujourd’hui.

En outre, une réforme hâtive du Code du travail serait contre-productive. Il faut regarder sujet par sujet ce qui relève de la négociation d’entreprise. Le temps de la concertation est indispensable. Si Emmanuel Macron veut passer à la hussarde, ça ne marchera pas. Il se trompe s’il croit que légiférer par ordonnance dès la rentrée lui permettra d’éviter un conflit social.

La CFDT défend donc le statu quo ?

Non, cela ne veut pas dire que la CFDT défend le statu quo. Mais le gouvernement devra commencer par évaluer, écouter, parler. Il devra jouer la transparence et la concertation, et donner du sens à son projet. Et ne pas se focaliser sur le seul Code du travail. Il ne faut pas oublier que les leviers essentiels pour développer l’emploi sont nombreux : investissements massifs dans la transition écologique, montée en gamme de nos industries, formation professionnelle et accompagnement soutenu pour les salariés comme pour les demandeurs d’emploi, action publique plus efficace, mais également développement de la cogestion dans les entreprises. Emmanuel Macron a évoqué ce sujet pendant la campagne électorale. Il est pour nous essentiel.

Le président de la République veut renforcer le rôle de l’Etat dans l’assurance-chômage. Craignez-vous d’être laissés de côté, comme c’est le cas pour l’assurance-maladie ?

Au départ, Emmanuel Macron parlait d’étatisation. Maintenant, il parle de tripartisme, ce qui n’est pas la même chose. Aujourd’hui, nous sommes dans une forme de tripartisme non avouée : l’Etat est concerné, ne serait-ce que parce qu’il agrée les conventions et qu’il garantit la dette du régime. Et, en réalité, il y a déjà un dialogue constant ­ – mais informel – entre l’Etat et les partenaires sociaux.

Une discussion va s’ouvrir à l’automne. Nous y sommes prêts. Mais il n’est pas question que nous soyons exclus de la définition des règles et de la gestion de l’assurance-chômage. Par ailleurs, le projet d’Emmanuel Macron pour aller vers un système universel amène plusieurs questions : quel niveau d’indemnisation serait garanti, quelle ampleur serait proposée pour l’aide au retour à l’emploi… Par expérience, je sais qu’une sécurité financière permet de se concentrer sur sa recherche d’emploi.

Que pensez-vous de la suppression de l’indemnisation pour les chômeurs qui refuseraient deux offres d’emploi, annoncée par le chef de l’Etat ?

C’est un pur affichage politique et une mesure cosmétique. Il y a déjà un dispositif de sanction ! Il faut arrêter avec cette idée reçue du chômeur à qui on doit mettre un coup de pied aux fesses pour qu’il retrouve du travail. Croyez-moi, j’ai côtoyé beaucoup de chômeurs qui n’attendaient que de l’accompagnement et des offres d’emploi.

En savoir plus sur https://www.lesechos.fr/economie-france/social/0212088588003-laurent-berger-passer-a-la-hussarde-sur-le-code-du-travail-ca-ne-marchera-pas-2087072.php#4Ccd71l0JTV3tw8R.99

 

COMMUNIQUE DE PRESSE

DÉCLARATION DE
La Commission exécutive de la CFDT
N°23 du 17 mai 2017

La CFDT, force de propositions

La CFDT prend acte de la composition du nouveau gouvernement annoncée par le secrétaire général de l’Elysée aujourd’hui.
Nous attendons maintenant de rencontrer les différents ministres, dès que possible, afin de porter à leur attention les sujets prioritaires pour la CFDT : le travail, l’emploi, la protection sociale, l’action publique, le dialogue social, la transition écologique, l’Europe…
La CFDT sera force de propositions et souhaite que ce gouvernement laisse toute sa place à la concertation et au dialogue social.
Devant la nécessité d’une démocratie renouvelée, c’est à la fois la garantie de la justice et de l’efficacité.