Le chef de l’Etat a confirmé dimanche soir sur BFM et Mediapart, la piste de l’instauration d’un deuxième lundi de Pentecôte travaillé pour financer la dépendance

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Alors que les relations entre les syndicats et Emmanuel Macron ne sont pas au beau fixe, l’évocation d’une possible seconde journée de solidarité – un nouveau jour férié travaillé mais non payé — promet de mettre encore le feu aux poudres ! Dans un communiqué, la CFDT a réagi dès ce lundi pour annoncer son refus. Pour la centrale de Laurent Berger, pas question d’accepter que « l’effort de financement nécessaire ne soit supporté exclusivement que par les actifs ». La CFDT demande au gouvernement « d’arrêter les bricolages sur le financement de la protection sociale ». Attachée aux repos dominicaux et aux fêtes religieuses, la CFTC promet de faire de même. Tout comme la CGT, irritée que l’on demande aux salariés de travailler plus sans être payés… Quoiqu’en dise le chef de l’Etat, cette mesure s’apparenterait à des prélèvements supplémentaires qui pèseraient sur tous les travailleurs.
Au-delà du dispositif lui-même, cette mesure présentée comme « une piste intéressante » par Emmanuel Macron à l’occasion de l’interview télévisée du Président sur BFM et Médiapart, a aussi beaucoup agacé les leaders syndicaux et patronaux. Ne serait-ce que parce qu’ils n’en avaient jamais entendu parler auparavant. Tout comme la possibilité citée par le chef de l’Etat de construire un cinquième risque, dédié à la dépendance au sein de la Sécurité sociale, aux côtés des quatre branches existantes (maladie, accidents du travail, retraites, famille). « C’est une énième démonstration de la volonté de Macron de passer outre les partenaires sociaux et de reprendre la main sur l’ensemble de la protection sociale », souligne un leader de FO. Beaucoup s’inquiètent de la forme que pourrait prendre ce cinquième risque. S’agit-il de rester dans l’esprit de solidarité de la Sécurité Sociale ? Ou de recourir à des assurances privées obligatoires ? Emmanuel Macron a pris « l’engagement solennel » de s’atteler au chantier… Le débat promet d’être vif.